19 octobre 2024 BREIL SUR ROYA

La sortie automnale des marmottes à Breil Sur RoyaLa randonnée commence sous un ciel d’acier, typique des lendemains pluvieux. Le chemin serpente entre des oliviers et des arbousiers dont les feuilles, alourdies par l'humidité, luisent sous la lumière tamisée. L'air est frais, chargé de l'odeur de la terre détrempée et du parfum herbacé des plantes gorgées d’eau. À mesure que nos premiers pas s'éloignent du village de Breil, la nature reprend ses droits : les mousses tapissent les rochers, les fougères s’ouvrent telles des éventails émeraude, et le mouvement de la Roya en crue nous accompagne.Le sentier grimpe doucement, et bientôt, la végétation s'ouvre sur des panoramas grandioses. En contrebas, la vallée de la Roya s'étire comme un serpent indomptable. La rivière, habituellement paisible, est aujourd'hui en crue, ses eaux bouillonnantes charrient quelques branches arrachées dans les hauteurs. Elle gronde avec une puissance brute, se frayant un chemin entre les gorges rocheuses, créant un contraste saisissant avec la sérénité des sommets environnants.Surplombant cette scène, le village perché de Piene Haute apparaît enfin, comme un nid d'aigle sur son éperon rocheux. Son château médiéval, ses maisons, son église inscrite monument historique, semblent immuables face aux caprices du ciel. Ici, tout semble figé dans le temps, à l'abri du tumulte de la rivière enragée en contrebas. On franchit les remparts de la vieille ville par une étroite porte voûtée. Les ruelles pavées, encore humides des averses, résonnent du bruit de l'eau qui s’écoule dans les affluents.Le clocher de l'église émerge entre les toits, une poignée d’habitants vaquent à leurs occupations, indifférents au passage des randonneurs et cyclistes venus en visiteurs. Leur vie semble marquée par le rythme immuable de la nature, loin de l'agitation du monde moderne.Après une courte halte pour pique-niquer à l’ombre du clocher, la randonnée reprend en longeant des terrasses anciennes. Le ciel d’un bleu azur nous invite à ralentir nos pas et apprécier l’instant présent. Une brise humide balaie le sentier, transportant avec elle l'odeur de la végétation environnante.En redescendant vers la vallée, l'esprit s'imprègne de la beauté sauvage de ce coin de terre, où l’homme et la nature cohabitent depuis des siècles dans un équilibre fragile mais résilient. C'est la fin d'une journée où chaque élément — la terre, l'eau, l'air et le village de Piene Haute — a raconté une histoire, celle de la rencontre entre la nature impétueuse et la sérénité des hauteurs.Merci à Laura, Céline, Danielle et Nathalie mes complices de cette balade automnale.

Vincent

Les Bouquetins sur le circuit de la Carleva

En ce samedi humide, après plusieurs jours de pluie, le groupe des bouquetins des randonneurs de Sainte Agnès s'est élancé sur un sentier pittoresque dans les montagnes escarpées de la vallée de la Roya, le circuit de la Carleva. Le matin est frais, la rosée scintille sur les feuilles des arbres, la Roya est en crue.La randonnée commence au pont inférieur, lavoir de la place Rousse, des vestiges de fortifications subsistent encore.

Nous atteignons rapidement la balise 3, chapelle Saint Antoine Ermite et la porte de Gênes, arche imposante, et ensuite un oratoire à la balise 105 indiquant le début de notre parcours.De là, nous nous engageons sur un sentier sinueux qui serpente le long du vallon de la Carleva, itinéraire fréquenté à la belle saison par les adeptes du canyoning.Après une heure de marche, sur un sentier humide et glissant et des passages à gué nous arrivons au petit hameau des maisons de Vésaire. En poursuivant nous passons près des vestiges d’une ancienne carrière désormais abandonnée et enfin le bassin supérieur de la Carleva.

Après un pique-nique et le partage d’un gâteau préparé par Thierry nous amorçons la plongée sur un sentier raide et glissant pour atteindre le joli chemin pavé de la Rougna et nous regagnons Breil via le vieux pont qui enjambe la Carleva. Encore une belle randonnée sous un ciel clément.Nous retrouvons le groupe des marmottes au café pour un instant convivial.

L'équipe des chamois à la cime de l'Arpette*

Ce matin, nous avons pris la route à l'aube, sous le regard complice de la lune, qui s'attardait encore dans le ciel. On nous avait promis un dénivelé important pour cette randonnée, et nous n'avons pas été déçus. La montée fut immédiate et exigeante, à travers une nature généreusement arrosée par les pluies récentes, sous une météo idéale. Il fallait rester vigilant pour ne pas glisser sur le sol humide.L'ascension s'est déroulée au cœur d'une forêt majestueuse, parsemée d'arbres remarquables. Rapidement, nous avons longé un torrent impétueux, gonflé par les précipitations des derniers jours. Une bonne partie de notre parcours fut bercée par le murmure des eaux vives, que nous avons dû traverser à plusieurs reprises.En fonction des versants, l’automne s’installait déjà. Certains arbres, notamment les érables, arboraient leurs magnifiques teintes de saison. Des touffes de fleurs ravissaient les bourdons encore actifs, et sur les hauteurs nous avons aussi croisé des chevaux broutant paisiblement.Arrivés au sommet, c'était l’apothéose : un panorama à 360 degrés, s’étendant jusqu’à la mer. Les chaînes de montagnes se superposaient, certaines recouvertes des couleurs chatoyantes de l’automne, tandis que les plus hautes restaient encore nues.Nous avons savouré notre déjeuner face à ce paysage époustouflant, les yeux émerveillés par tant de beauté. Ce moment magique aurait pu durer éternellement, mais il nous a fallu redescendre. La descente, aussi belle qu’exigeante, s’est révélée glissante et éprouvante, marquant la fin d’une aventure inoubliable.Evvagelia