19 au 21 Juillet 2024 au Val d'Allos

Un séjour à Allos avec les randonneurs de Sainte Agnès,

« Nous n’étions pas nous-mêmes des pionniers, mais nous avons parcouru des sentiers battus qui nous étaient étrangers, le cœur grand ouvert. Qui donc y verrait une différence? »

James Thorington.

Un séjour programmé depuis plusieurs mois mais qui aura laissé de merveilleux souvenirs, des panoramas grandioses et de moments conviviaux.
Roseline, Stephan et Vincent partagent avec vous leur récit des randonnées de ce week-end.
Merci aux animateurs Nathalie, Roseline, Hélène, Philippe, Didier, Vincent... Et à Stephan pour ses aquarelles florales.Le Col et le Lac de l’encombrette et détour par le Lac d’Allos

Quelles "marmottes" ce WE! Par une journée magnifique, dans un paysage grandiose, elles ont accepté de faire...700 m de dénivelé, de marcher... après manger et pour certains de se baigner dans le lac des Encombrettes!  Et ont découvert  qu'avec le rythme adéquat on pouvait monter sans fatigue....Faisant ainsi des envieux puisque le  lendemain bouquetins et chamois  ont rejoint les marmottes pour aller  au lac des grenouilles avec des  conditions météorologiques moins  bonnes mais avec de la bonne  humeur à revendre!Roseline

Le Lac du Trou de l’Aigle

Samedi 20 juillet.

Grand beau temps, en route pour le Mont Pelat 3052 m, le sommet mythique qui domine le secteur du Lac d'Allos dans les Alpes de Haute Provence. Nous partons au petit matin "la fleur au fusil" et l'envie d'en découdre avec ce géant des montagnes du Mercantour- Ouest. Mais au parking de la Cluite, c'est plutôt la douche froide. Pont- levis baissé pour les voitures, il fallait réserver pour accéder au second parking plus haut, celui du Laus, point de départ de notre randonnée. Période des vacances, gestion des flux touristiques, et autres joyeusetés du monde moderne. Cela implique au moins 1h45 à 2h de marche en plus pour atteindre notre objectif initial.

Surprise, déception, débats et échanges divers, et sous la direction d'Hélène qui mène notre groupe de Bouquetins nous décidons de partir à pied direction le Pelat comme prévu, même si tout le monde comprend peu à peu au fil de la marche qu'on ne pourra certainement pas monter jusqu'au sommet. On ressent un mélange de frustration et d'adaptation aux nouvelles conditions. Pas toujours évident mais un excellent exercice de travail sur soi et de cohésion de groupe. Et la suite de la journée nous donnera raison puisque ce fut une sortie exceptionnelle à tous les égards!

Notre nouvel objectif est donc le Lac du Trou de l'aigle, 2672 m, qui se trouve sur le même tracé à une heure du sommet du Pelat. Le parking du Laus est atteint au bout d'une montée à un rythme soutenu par le GR 56 B, un chemin pentu qui suit un torrent avec plusieurs passages à gué ou pont de bois. Déjà beaucoup de fleurs sur les pentes herbeuses et sous les mélèzes. Puis nous enchaînons à couvert dans les sous-bois, et bientôt les larges pâturages qui s'étendent au pied des sommets granitiques. Le groupe s'est retrouvé. La montagne est magnifique et nous offre une symphonie de fleurs de toute beauté. Lys martagon, Arnica montana, Géraniums des bois, Grande Astrance, Chardons, Centaurée, Orchidées sauvages, Renouées, etc.. Un mélange éclatant et subtil de jaunes et de violets mauve qui enchante au passage avant d'attaquer les pentes escarpées et dénudées du fameux Mont Pelat qui maintenant se trouve indiqué à 2h. Là, tout d'un coup on s'élève en silence à travers les chemins de pierriers qui résonnent de leurs cliquetis métalliques. Et très vite nous sommes récompensés de nos efforts par la vue grandiose du Lac d'Allos d'un bleu intense entouré de sapins sombres et de veritables "montagnes rocheuses". Au bout d'une bonne heure d'ascension dans cet univers minéral nous atteignons enfin un replat d'herbes rases et quelques marmottes grassouillettes. Nous voici regroupés à l'embranchement pour le Lac du Trou de l'aigle. Le sommet est à 1 heure seulement, proche et tellement loin à la fois. Une dernier pincement au cœur, le Pelat ce sera pour une autre fois, c'est sûr ! Un nouveau pierrier escarpé nous conduit vite au lac et là, c'est à couper le souffle tellement ce bleu clair de porcelaine céladon ou d'émeraude contraste avec les roches claires et découpées. Un vrai bijou dans son écrin minéral. Un joyau magique qui parfois reflète le ciel au-dessus de lui.  Quelques névés encore sur les bords du lac, nous mangeons notre sandwich au pain.

Retour par le même sentier jusqu'à l'étage des alpages, Hélène propose un vote pour savoir si l'on fait un détour par le fameux Lac d'Allos tout près. Heureusement, c'est un oui massif. Une demi-heure plus tard, encore un émerveillement devant cette immense étendue d'eau naturelle perchée à 2230 m d'altitude. 60 ha pour 950 m de long. La plus haute étendue d'eau d'Europe. Une petite mer intérieure. Surtout avec le bar du refuge avec ses parasols et ses boissons fraîches ! Nous voilà bien assis autour des tables et rejoints très vite par le groupe des Vaillantes Marmottes venant du col de l'Encombrette et de ses lacs.Sympathique retrouvailles et jonction des groupes. Après cette halte plus que bienvenue, nous voici en route à nouveau pour la dernière partie du retour. Jusqu'au Laus puis descente à nouveau jusqu'au parking de ce matin. Une bonne heure 3/4 assez éprouvante avec toute la journée dans les pattes. Mais tout le monde arrive à bon port et plus que content de cette journée qui ne s'est pas passée tout-à-fait comme prévue mais qui au final s'est avérée riche en belles découvertes, partages et émotions. 

~8h/ 23km/ +1000 m. Une sacrée balade dont on se souviendra longtemps pour ces paysages magnifiques et pour l'expérience humaine. La montagne. 

Stephan

Samedi 20 Juillet

La grande Séolane  sommet emblématique du secteur de la foux d’Allos, entre l’ubaye et le Val d’Allos qui culmine à 2909 mètres d’altitude dans le massif des trois évêchés.Avec deux dents qui dominent un grand plateau karstique, elle reste une randonnée difficile d’accès dont une partie du parcours est peu balisé.

Faute de candidat, nous voilà partis à deux avec mon ami « Dédé le géologue ».

D’un aspect infranchissable, elle laisse un tout petit itinéraire engagé aux randonneurs aventuriers, le couloir « lou Cheminet », avec des passages vertigineux dans des rochers délités. C’est notre choix d’itinéraire.La route du Col d’Allos étant temporairement fermée nous avons opté pour un départ de la Foux d’Allos, 15km et 1280m de D+.

Depuis les derniers immeubles sur la route du col d'Allos, nous remontons le chemin qui va à la cabane de Sestrière et jusqu'au col de la Sestrière (2461 mètres). De là, on découvre notre objectif. Un sentier descendant nous conduit rapidement sous la grande Séolane, puis par une petite sente on remonte, à travers un pierrier croulant, au bas du couloir à escalader.Dans la cheminée il faut progresser doucement en s’aidant des mains et en faisant attention aux cailloux qui peuvent dégringoler.Une fois arrivé sur le plateau calcaire, il nous faut encore gravir une pente d’éboulis qui contourne le sommet Sud et nous mènent à un petit col entre les sommets Sud et Nord. Puis enfin nous voilà au plus haut, à 2909 mètres d’altitude, sur le sommet mythique. Quelle récompense, on découvre un panorama sur l’Ubaye, les Ecrins, le Mercantour.C’est le moment de redescendre, après discussion nous optons par un détour par le col des Thuiles. Après une traversée du plateau où il faut rester concentré pour rester sur le bon chemin, nous rejoignons le col des Thuiles, et son passage aérien où il vaut mieux ne pas faire de faux pas.

Depuis, le col des Thuiles nous prenons le chemin de droite qui mène au Col de la Sestrière en traversant sous le pierrier de la Grande Séolane. Et il ne nous reste plus qu’à suivre le GR afin de rejoindre notre parking de la Foux d’Allos.

Vincent