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Une Aventure au refuge de Peirafica
Dans les hauteurs de Casterino, un hameau reculé et pittoresque niché dans la vallée de la Roya, se dresse le refuge de Peirafica, tel un joyau secret. Accessible uniquement par une piste sinueuse ou après plusieurs heures de marche à travers des forêts de mélèzes centenaires et des prairies alpines parfumées, ce refuge est un trésor caché. Modeste mais indispensable, il sert d'abri pour les Randonneurs de Sainte-Agnès qui osent défier la majesté des montagnes environnantes.
Casterino, situé à l'orée du parc national du Mercantour, est le point de départ d'innombrables randonnées légendaires. Les sentiers de cette région mystique conduisent à des lacs d'un bleu cristallin, à des sommets majestueux et à d'énigmatiques vestiges néolithiques gravés dans la pierre. Mais pour les initiés, le véritable trésor des montagnes réside plus haut, à 2 000 mètres d'altitude, là où le refuge de Peirafica domine fièrement le paysage. En ces lieux, la nature règne en maître, offrant une majesté brute.
Le refuge de Peirafica appartient depuis bien longtemps aux Randonneurs de Sainte-Agnès, un village accroché aux falaises d'une vallée voisine. Transmis par les anciens du club, ce lieu est entretenu avec amour et respect. Pour cette communauté de passionnés, Peirafica est bien plus qu’un simple abri : c’est un havre de paix, jalousement envié.
Chaque saison, quelques randonneurs de Sainte Agnès gravissent ensemble les sentiers escarpés pour rejoindre le refuge, afin de le restaurer et de le préparer pour les visiteurs. Ce rituel annuel est un moment de communion, un rappel de la solidarité qui les unit.
Un soir, alors que l’on se préparait à fermer le refuge pour la nuit, un groupe de randonneurs de Sainte-Agnès éreintés arriva après une longue journée de marche. Certains découvraient Peirafica pour la première fois. Ils furent accueillis avec chaleur et réconfort : une soupe de légumes mijotée avec soin, du pain frais, et le traditionnel verre d’alcool de mélèze.
Autour de la table en bois, éclairée par la lueur vacillante des bougies, ils échangèrent des histoires et des légendes. Les randonneurs, fascinés, écoutaient les récits d’anciennes croyances sur les fées et les esprits protecteurs qui, selon les anciens, veillaient sur Peirafica. Ils entendirent également parler de la terrible tempête Alex, qui avait ravagé la vallée, causant des dégâts considérables. Mais, comme toujours, la communauté des Randonneurs de Sainte-Agnès s’était mobilisée avec courage et détermination pour faire vivre le refuge, refusant de laisser ce lieu sombrer.
"Peirafica a survécu à bien des tempêtes", disait-on souvent, "mais ce sont les randonneurs de Sainte-Agnès qui l’ont maintenu en vie. Chaque pierre, chaque poutre porte la trace de leur travail, de leur amour pour cet endroit."
Les randonneurs écoutaient en silence, conscients qu’ils faisaient désormais partie de cette histoire. Ce refuge n'était pas seulement un abri pour eux ; c’était un lien vivant avec les générations passées, un lieu où la nature, l’histoire et la communauté s’entremêlaient harmonieusement.
Quelques semaines plus tard, alors que les premiers flocons de neige tapissaient les montagnes, le refuge fut soigneusement fermé, préparé pour l’hiver rigoureux. Avant de redescendre dans la vallée, un dernier moment fut pris pour contempler les montagnes immaculées qui entouraient Peirafica. Le refuge, avec ses murs épais et son poêle à bois réconfortant, veillerait en silence, attendant patiemment le retour des randonneurs.
La montagne, imprévisible et indomptable, offrait autant de dangers que de beauté. Mais tant que les randonneurs de Sainte-Agnès resteraient unis dans leur amour pour Peirafica, ce sanctuaire continuerait d’accueillir tous ceux qui cherchaient la paix et la tranquillité dans ces montagnes anciennes et majestueuses.
Et ainsi, sous la garde bienveillante des Randonneurs de Sainte-Agnès, le refuge Peirafica demeure un symbole intemporel de résilience et de convivialité, niché dans les hauteurs sauvages de Casterino, prêt à offrir chaleur et réconfort aux prochains randonneurs souhaitant y trouver repos.
Vincent