Retour de mise en hivernage du refuge de Peirafica

Retour de mise en hivernage du refuge de PEIRAFICA

À l’approche de l’hiver, le refuge des randonneurs de Sainte-Agnès se prépare à passer quelques mois en hibernation, se préparant pour sa longue pause jusqu’au printemps. Nous avons entamé les derniers préparatifs, une sorte de rituel annuel qui marque la fin de la saison.

D’abord, il a fallu s’occuper du bois. Chacun a pris sa part dans cette tâche physique mais agréable, transportant les bûches, en riant et échangeant des calembours, nous avons empilé soigneusement chaque morceau de bois, prêt pour les premières flambées des soirées d’hiver. Une fois le bois rentré, le refuge paraissait déjà un peu plus silencieux.

Alors que la fin d’après-midi annonçait une soirée agréable au coin du feu, nous avons décidé de faire une dernière randonnée en soirée, une sorte d’au revoir à ces montagnes que nous allions quitter pour quelques semaines. Le ciel virait au rose, teintant les sommets d'une lumière douce et dorée. L’air était déjà vif, annonçant l’hiver tout proche. Nous marchions en silence, attentifs aux bruits feutrés autour de nous. Les aiguilles de mélèzes crissaient sous nos pieds, et le début du crépuscule ajoutait une touche de magie à ce moment.C’est alors qu’au détour du sentier, un mouvement discret a attiré notre attention. Un chamois se tenait là, immobile, son pelage d’hiver épais et soyeux, parfaitement adapté au froid à venir. Il nous observait avec cette curiosité tranquille, ses yeux sombres et intelligents fixés sur nous.Nous avons retenu notre souffle, savourant cet instant de pure rencontre. Le chamois, avec son manteau d’hiver presque argenté dans la lumière tamisée, paraissait appartenir entièrement à cette montagne, comme un gardien de ces lieux. Il nous a observés encore un instant avant de disparaître avec souplesse dans les rochers, se fondant dans le paysage comme une ombre.

De retour au refuge nous avons préparé notre journée de travail du lendemain et dégusté un excellent repas montagnard.

Après une nuit réparatrice, nous avons vidangé le réseau. L’eau, précieuse en ces lieux, doit être soigneusement évacuée pour éviter le gel des conduites. Nous avons ouvert les robinets et les vannes, écoutant l’écoulement de l’eau jusqu’au dernier goutte-à-goutte. C’était un peu comme si le refuge prenait une grande inspiration avant d’entrer en hibernation. Le refuge était enfin prêt. Au retour nous avons marqué les endroits stratégiques pour notre ami Dédé 😊

   Nous avons jeté un dernier regard à l’intérieur, vérifié que tout était en ordre. La bâtisse semblait déjà s’assoupir. Les volets tirés, la porte fermée, il ne restait plus qu'à redescendre, emportant avec nous le souvenir d’une belle soirée passée au coin du feu.

Merci à mes compagnons pour cette complicité et la convivialité légendaire des randonneurs de Sainte Agnès.

Vincent